Flambée des prix des énergies : que fait le gouvernement pour enrayer cette hausse ?
Face à la flambée du prix des énergies, Jean Castex a annoncé de nouvelles aides en faveur du pouvoir d’achat des ménages français. Il s’est notamment engagé à bloquer le tarif réglementé du gaz jusqu’en avril et de limiter la hausse de l’électricité. FioulReduc fait le point.
Blocage du prix du gaz jusqu’en avril 2022
Les tarifs réglementés du gaz explosent ces derniers mois. Des hausses qui se sont accélérés : +10% en juillet, +5,3% en août, +8,6% en septembre et +13,9% (hors taxe) le 1er octobre. Cette hausse des prix impacte lourdement la facture des Français. Pour exemple, un ménage chauffé au gaz chez Engie, au tarif réglementé, paye actuellement 1 482 €/an soit une augmentation de +29% par rapport à 2019 et de +44% par rapport à 2020 selon la Commission de régulation de l’énergie.
Pour éviter une facture encore plus salée, le gouvernement a donc décidé de mettre en place un blocage tarifaire. Le prix du gaz va ainsi rester au tarif d’octobre 2021 pendant les 6 prochains mois. Il n’y aura donc pas de nouvelle augmentation de l’ordre de 15% en novembre.
Comment le gouvernement va bloquer les prix ?
Une fois l’hiver passé, le prix du gaz devrait logiquement baisser dès mars-avril. Les prix seront ainsi “gelés” jusqu’au printemps. En effet, au printemps, avec la hausse des températures, les prix baissent car la demande est moins forte. Ainsi, dans ce ce cas, les consommateurs bénéficieront d’une baisse moins rapide, pour compenser ce blocage hivernal.
Pourquoi le gaz augmente ?
En premier lieu, cette hausse s’explique par la forte demande de gaz suite à la reprise économique mondiale post COVID-19. L’autre facteur invoqué par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) est l’augmentation du prix des quotas d’émission de CO₂ en Europe. Ces « droits à polluer » s’échangent sur le marché européen, ce qui fait progresser la consommation de gaz pour la production d’électricité.
Enfin, l’hiver dernier a été relativement froid en France. Cela a incité les ménages à consommer plus que d’habitude. Résultat, les stocks européens ont été affaiblis et n’ont pas pu être totalement rétablis durant l’été.
La hausse du tarif réglementé de l’électricité limité à 4 % début 2022
De façon moins élevé que pour le gaz, les tarifs réglementés de l’électricité connaissent eux aussi depuis quelques années une hausse constante, intensifiés ces derniers mois par la pandémie de COVID-19. La dernière augmentation en date est celle du 1er août 2021 avec une hausse de +0,48 %. Elle fait suite à la hausse de +1,93 % enregistrée en février 2021.
En février 2022, le prix de l’électricité doit de nouveau augmenter de 12 % selon Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique. De façon concrète, cette hausse des prix devrait se traduire par une augmentation annuelle de 150 € sur la facture des ménages se chauffant à l’électricité. « En seulement deux ans, la facture d’électricité aura ainsi encore augmenté de 25 %. C’est du jamais-vu », explique Alain Bazot, président de l’UFC Que-Choisir.
Bonne nouvelle, Jean Castex s’est engagé à limiter la hausse de février en réduisant la taxe sur l’électricité à 4%. A cet effet, un amendement au projet de loi de finance doit être déposé « en fonction de la hausse qui sera constatée », a expliqué le premier ministre. Dans le même sens, aucune augmentation ne sera répercutée sur la facture des français d’ici la fin de l’année 2021.
Pourquoi le prix de l’électricité a t’il autant augmenté ?
L’augmentation du prix de l’électricité s’explique principalement par la hausse très importante du cours du gaz +300% au cours de ces derniers mois. Pour rappel, le gaz joue un rôle crucial dans la production d’électricité. A cela s’ajoute l’augmentation des prix de l’électricité sur les marchés de gros. En effet, le prix du mégawattheure (MWh) a récemment dépassé les 195 euros, alors qu’il était inférieur à 60 euros en 2019.
Le poids de la fiscalisation est également un facteur qui influence le prix à la hausse. Parallèlement, la quantité insuffisante d’électricité qu’EDF est obligé de revendre à prix fixe à ses concurrents, tire le prix à la hausse. Enfin comme pour le gaz, l’économie repart partout dans le monde ce qui entraine une forte demande d’électricité.
Prix du fioul en forte hausse approchant la barre symbolique des 1 euros
Le prix du fioul ne cesse d’augmenter depuis le début de l’année. En effet le prix a augmenté de plus de 300 euros par rapport à l’année dernière sur la même période, soit une hausse de 49%. Le fioul a de grandes chances de passer très prochainement la barre des 1€ le litre : une situation inédite depuis trois ans !
L’avancée de la vaccination et la fin progressive des mesures de restriction ont propulsé la demande à la hausse. Logiquement, les prix de l’énergie ont suivi la tendance et ont flambé.
Les prix du fioul devraient continuer sur sa lancée, dans la mesure où la reprise économique et la production de pétrole reste limitée par la stratégie de l’OPEP+. Nous vous conseillons de commander sans tarder, pour éviter une hausse plus importante des prix et être prêt pour la saison de chauffe.
Un chèque énergie revalorisé pour faire face à cette hausse des prix
Face à la montée des prix de l’énergie, le gouvernement s’est engagé à une revalorisation du chèque énergie, un dispositif destiné à quelques millions de ménages. Dès décembre 2021 les 5,8 millions ménages ayant reçu un chèque énergie au printemps bénéficieront d’un autre chèque énergie, de 100 euros.
Pour rappel, le chèque énergie est une aide de l’Etat destinée aux foyers les plus modestes pour payer leur facture d’énergie. Il peut servir à payer tous types d’énergie : gaz, électricité, charbon, bois ou encore fioul domestique.
Bon à savoir : contrairement au chèque énergie reçu au printemps le montant de ce nouveau chèque ne varie pas selon les ressources du foyer, chaque bénéficiaire éligible recevra donc la somme de 100 €.