Guerre Israël/Hamas : pourquoi le prix du pétrole s’agite ?
L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et l’escalade des tensions qui ont suivi ont provoqué une forte augmentation du prix du pétrole. Si ce conflit n’a pas eu d’impacts concrets sur l’approvisionnement de pétrole, une possible extension au Moyen-Orient le pourrait.
Retour sur les événements
Le 7 octobre, le Hamas, mouvement islamiste palestinien, a lancé une attaque caractérisée comme terroriste en Israël, touchant et tuant des civils. Le pays a alors riposté, en bombardant la bande de Gaza et en coupant eau et électricité. Depuis l’attaque du Hamas, le cours du pétrole Brent (référence du pétrole en Europe) a augmenté de près de 8%. En effet, alors que celui-ci avoisinait les 83 dollars le baril, il évolue mi-octobre à près de 90 dollars.
L’Israël est un petit producteur de pétrole. Les événements récents n’ont donc eu de conséquences sur l’offre de pétrole. Cependant, le marché craint une extension du conflit aux pays voisins et une escalade des tensions au Moyen-Orient. Les marchés pétroliers ont donc réagi, en incluant une prime de risque géopolitique.
Le soutien de l’Iran envers le Hamas
L’Iran, soutien de longue date du Hamas, est soupçonné de les avoir aider à lancer leur attaque. Les dirigeants iraniens affirment ne pas être impliqué. Washington craint cependant une possible intervention de l’Iran contre l’Israël si les tensions augmentent.
Or l’Iran est un important producteur de pétrole. Le pays est actuellement déjà sanctionné par les Etats-Unis, mais continue à exporter son pétrole. Si l’Iran intervient contre l’Israël, le pays risque d’avoir de nouvelles sanctions internationales, impactant l’offre de pétrole iranienne. Le marché est déjà affaibli actuellement par les réductions de l’Arabie Saoudite et de la Russie.
Le Moyen-Orient, une zone de transport pour le pétrole
Pour le moment, le conflit Israélo-Palestinien ne s’est pas étendu. Mais le cours du brut augmente, car le marché anticipe ces probabilités.
En effet, si c’est le cas, un possible blocage du détroit d’Ormuz, contrôlé en partie par Téhéran, pourrait perturber l’offre mondiale. En effet, des millions de barils circulent chaque jour par ce détroit, qui permet de relier le golfe persique au golfe d’Oman puis à l’océan Indien. Près de 20 millions de barils circulaient chaque jour par le détroit d’Ormuz en 2018. Celui-ci est très étroit et peut donc facilement être bloqué, ce que le marché du pétrole redoute.
Pour information, le Moyen-Orient représente plus d’un tiers du commerce mondial de pétrole par voie maritime.
Volatilité du cours du pétrole et conséquences sur le prix du fioul
Le cours du pétrole brut devrait rester volatile, en fonction de l’évolution du conflit. Le marché reste en effet attentif sur ce sujet et anticipe des perturbations d’offre. D’autant plus que celle-ci est déjà réduite par plusieurs pays de l’OPEP+ et plus particulièrement par l’Arabie Saoudite et la Russie au moins jusqu’à la fin de l’année. Pour le moment, les cours sont régulièrement partagés entre les craintes de ralentissement économique qui tirent le prix vers les bas et les perspectives d’une offre inférieure à la demande, qui soutiennent les cours.
Le prix du fioul étant fortement lié au pétrole dont il est issu, nous vous conseillons de rester vigilant quant à l’évolution du prix du fioul ces prochaines semaines. Le temps commence à se rafraichir. Si vous n’avez pas encore fait votre plein de fioul c’est peut-être le bon moment, pour éviter une hausse plus importante et vous assurer de pouvoir vous chauffer.