Enquête ADEME : La consommation d’énergie diminue mais les factures augmentent
L’ADEME vient de publier l’enquête « Energie et Patrimoine communal ». On apprend que la consommation d’énergie est en recul mais a contrario les factures augmentent.
A l’heure où le mot « Economie d’énergie » est omniprésent, ce nouveau mode de consommation a des conséquences directes sur les factures d’énergie. En effet, les consommations d’énergie ont évolué à la baisse pour diminuer d’environ 9% entre les années 2005 et 2012, selon la nouvelle édition de l’enquête « Energie et Patrimoine communal », publiée le 3 juillet et présentée par l’ADEME.
Mais cette diminution de la consommation s’accompagne d’une hausse des factures d’énergie de plus de 10%. Plus précisément, cela équivaut à une consommation d’énergie des communes passant de 524 kWh par habitant en 2005 à 475 kWh en 2012 et une augmentation de la facture énergétique des communes de 35,5% passant de 36,1 à 48,9 euros par habitant. Plusieurs facteurs sont reliés à cette hausse des factures d’énergie.
Des températures plus clémentes
Le premier facteur que l’on peut observer quant à la diminution de la consommation d’énergie par les ménages et collectivités est un facteur naturel. Comme constaté à l’échelle de notre baromètre du fioul, on observe globalement des températures en hausse ces dernières années et un climat plus doux qu’en 2005. Ce facteur naturel induit donc un besoin moins important de chaleur des domiciles et collectivités et permet une économie d’énergie. Cependant cette diminution de la consommation d’énergie fait basculer les prix des factures à la hausse en cas de nécessité d’énergie et de chaleur.
Des investissements dans la maîtrise de l’énergie
Le facteur majeur de cette diminution de la consommation d’énergie est un investissement dans la maîtrise de l’énergie des communes et collectivités. Les investissements touchent à la fois des actions d’isolation sur les bâtiments publics par trois quarts des communes depuis 2005, l’amélioration de l’éclairage public par deux tiers ainsi que les travaux sur le chauffage des bâtiments d’environ une commune sur deux.
Les chiffres de ces investissements correspondent toutefois aux tailles des communes, les grandes villes ayant en moyenne entamée plus d’actions de maîtrise et d’économie d’énergie que certaines communes plus petites avec moins de moyens à leur disposition. Les transferts de compétences entre collectivités ont aussi conduit une baisse de la consommation d’énergie.
Une hausse des prix qui touche toutes les énergies
L’augmentation des factures de consommation d’énergie se généralise à toute sorte d’énergie, aucune n’est épargnée. En effet le prix du gaz naturel a augmenté de 60 à 85% entre 2005 et 2012, le prix du fioul domestique de 65% et quant à l’électricité consacrée à l’éclairage public elle a vu sa facture augmenter de 40% et devrait continuer d’augmenter, selon les informations plus récentes. Les politiques tentent de limiter la flambée de gaz et d’électricité, alors que la fin programmée des tarifs réglementés est sur le point de se concrétiser. Cette réglementation avait été appliquée pour protéger le consommateur des effets de la libéralisation du secteur. La fin de celle-ci engendrerait une variation des prix pour le consommateur, suivant l’évolution du marché.
L’ADEME rapporte que la facture de consommation d’énergie des communes a elle aussi augmenté, de 35,5%, conséquence sur les habitants qui passent d’une facture de 36 euros/habitant en 2005 à environ 49 euros/habitant en 2012.
A propos de l’enquête « Energie et Patrimoine communal » de l’ADEME
L’enquête de l’ADEME permet d’analyser et de saisir les tendances des dépenses et de la consommation en énergie des communes. Elle est effectuée tous les 5 ans à 7 ans depuis 1990. Elle a pour finalité d’actualiser la connaissance des données de consommations et de dépenses sur l’année 2012. Cette enquête fournit également aux collectivités des données de référence pour améliorer leur gestion énergétique. L’ADEME fut épaulée par la FNCCR qui comporte des syndicats d’énergie au sein de ses adhérents, acteurs de premier plan pour l’efficacité énergétique des bâtiments communaux et de l’éclairage public.