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Pétrole : les Etats-Unis vont exporter du brut, une première depuis les années 1970

Publié le par L'équipe FioulReduc dans Toute l'actualité du Fioul
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Illustration exportations américaines de brut

L’exportation de pétrole brut non raffiné est interdite aux Etats-Unis depuis le premier choc pétrolier mais Washington serait en passe de revoir cette interdiction.

Cette décision américaine pourrait bouleverser le marché pétrolier mondial. Selon le Wall Street Journal, le Département américain du Commerce a donné l’autorisation à deux sociétés texanes, Enterprise Products Partners LP et Pioneer Natural Resources Co. d’exporter un certain type de pétrole.

Des exportations de pétrole interdites depuis le premier choc pétrolier

Exportation Etats-Unis PétroleCette décision est une première, car depuis 1973 les Etats-Unis interdisent l’exportation de pétrole non raffiné. A cette période, les pays arabes accusent les Etats-Unis de soutien à Israël lors de la guerre du Kippour. Les pays arabes membres de l’OPEP, alors réunis au Koweït avaient mis en place un embargo sur les livraisons de pétrole vers les Etats-Unis. Cette décision provoqua une flambée des prix du baril. En conséquence, les Etats-Unis avaient décidé d’interdire l’exportation du pétrole brut américain et de ne laisser ouvert à l’exportation uniquement le pétrole raffiné.

Cette autorisation d’exportation accordée à ces deux entreprises texanes n’annule pas totalement l’interdiction d’exportation. Le département du Commerce n’a autorisé l’exportation que d’une certaine catégorie de pétrole brut ultra-léger appelé condensat. Ce type d’hydrocarbure est trop léger pour être raffiné par la grande partie des raffineries américaine. Les producteurs américains redoutent que les raffineries capables de traiter ce type de pétrole saturent et n’arrivent pas à absorber l’offre.

Cette décision va-t-elle peser sur le cours mondial du pétrole ?

Tous les détails des modalités d’exportation ne sont pas connus, mais selon The Brooking Institution, ils pourraient s’agir d’un montant équivalent à 700 000 barils par jour. Cette ouverture américaine à l’export pourrait peser sur le marché mondial du pétrole. Les troubles actuels en Irak et en Lybie, ont provoqué un effondrement de l’offre de pétrole à 3,5 millions de barils par jour, près de 4% sur la production totale quotidienne. Cette chute de l’offre se traduit mécaniquement sur les cours mondiaux où le baril se négocie actuellement au-dessus des 100 euros.

Selon Dorian Abadie, analyste marché chez XTB, « Le timing est parfait pour les Etats-Unis, à l’heure où se profile une possible rupture de l’approvisionnement dans le sud de l’Irak ». Il complète cette analyse : « Les intérêts sont économiques puisque cela leur permettra de doper leur balance commerciale, créer des emplois et devenir indépendant énergétiquement. Mais ils sont aussi stratégiques. Les États-Unis pourront réduire leur dépendance vis-à-vis de l’Arabie Saoudite à l’heure où les deux pays ont des divergences de vue sur les conflits irakiens et syriens ».

L’ouverture aux exportations n’est pas encore généralisée

Cette décision d’ouverture à l’exportation fait suite aux pressions des sociétés pétrolières sur Washington. Grâce à l’explosion de la production de gaz de schiste, la production aux Etats-Unis a progressé l’année dernière pour atteindre 7,5 millions de barils par jour. Cette « abondance » de production tire les prix nationaux vers le bas et remet en cause la rentabilité de certaines sources d’où les actions de lobbying des producteurs pour ouvrir l’exportation.

Cette ouverture à l’exportation fait débat dans le continent américain, où certains membres du Congrès veulent conserver cette interdiction de façon à maintenir des prix bas sur le territoire outre-Atlantique. Néanmoins sur les marchés financiers, cette nouvelle laisse insensible les opérateurs financiers, mais « Si la levée de l’interdiction d’exporter se concrétise, cela pourrait participer à la pression baissière des cours à moyen terme » conclut Dorian Abadie.

Bonne nouvelle pour les foyers équipés de chauffage au fioul, une orientation à la baisse des cours du pétrole se traduira mécaniquement sur le cours du fioul domestique entraînant une baisse de la facture de chauffage.

Source : Le Figaro et Les Echos


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