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L’Arabie Saoudite et la Russie réduisent leur offre jusqu’à la fin de l’année : le pétrole bondit

Publié le par Emmeline Guiragossian dans Actualité pétrole

production de pétrole
Source : Pixabay

Alors que le cours du pétrole évoluait à la baisse lors du premier semestre 2023, il a fortement augmenté depuis juillet suite à la décision de l’Arabie Saoudite et de la Russie de réduire davantage leur offre. Retour sur les conséquences sur les cours et le prix du fioul, ainsi que les perspectives jusqu’à la fin de l’année.

Les pays de l’OPEP+ réduisent leur offre de pétrole depuis fin 2022

L’OPEP+, qui réunit les pays membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et dix partenaires, dont la Russie, réduit son offre depuis octobre 2022, afin d’équilibrer le marché.

En effet, l’OPEP+ a décidé de diminuer sa production de 2 millions de barils par jour (bpj) à partir de novembre 2022. Le groupe a justifié ces réductions estimant la demande insuffisante, dans un contexte de craintes de récession mondiale et d’une reprise économique ralentie en Chine, premier importateur mondial de pétrole. De plus, l’Opep+ n’arrivait pas à atteindre le quota de production fixé jusqu’alors. En effet, certains pays n’ont pas réussi produire plus, en raison de problèmes techniques, ou encore de périodes de maintenance. Baisser les quotas était donc logique. Les sanctions sur l’offre russe ont également eu des conséquences. En avril 2023, le groupe a convenu qu’il continuerait à limiter son offre jusqu’en 2024 à partir de mai, limitant à hauteur d’environ 1 million de barils par jour sa production.

L’Arabie Saoudite et la Russie diminuent plus fortement leur offre

Les cours du pétrole, influençant le prix du fioul domestique, ont fortement rebondi à partir de juillet, lorsque l’Arabie saoudite a décidé de réduire davantage sa production, d’un million de barils par jour. Ces coupes supplémentaires et volontaires s’ajoutent à celles décidées par l’OPEP+ en avril.

De son côté, la Russie a annoncé en février une réduction de ses exportations à hauteur de 500 000 barils par jour à partir du mois de mars. Le pays a pris cette décision en réaction aux sanctions occidentales. Cette limitation est passée à 300 000 barils en septembre.

A savoir : L’Arabie Saoudite et la Russie sont les deuxièmes et troisièmes pays producteurs de pétrole brut dans le monde derrière les Etats-Unis, et les premiers et deuxièmes plus grands exportateurs.

Des coupes jusqu’à la fin de l’année

Les deux pays ont décidé de maintenir leur stratégie de soutien au cours du pétrole au moins jusqu’à fin 2023.

De son côté, l’Arabie saoudite a pris la décision de réduire sa production de 1 million de barils par jour (bpj) pour la période d’octobre à décembre 2023. Le ministère de l’énergie du pays a précisé dans un communiqué que «la production du royaume pour les mois d’octobre, de novembre et décembre sera d’environ neuf millions de bpj». L’Arabie Saoudite réexaminera cette stratégie mensuellement. Selon les analystes, le royaume a besoin d’un seuil d’au moins 80 dollars le baril pour équilibrer son budget.

La Russie quant à elle, a annoncé maintenir la réduction de ses exportations de pétrole de 300 000 barils par jour jusqu’à la fin de l’année. Contrairement à l’Arabie Saoudite, la décision de la Russie concerne l’exportation et non la production. Le pays continuera donc à produire du pétrole mais baissera son offre pour l’extérieur.

Pourquoi le cours du pétrole augmente et quelles perspectives pour la fin de l’année ?

Suite à ces dernières annonces, le cours du pétrole Brent (référence du pétrole en Europe) a dépassé la barre symbolique des 90 dollars le baril en septembre, pour la première fois depuis novembre 2022.

cours du pétrole Brent le 19 septembre 2023
Source : Boursorama

Le seuil des 100 dollars est alors envisagé par les analystes. Les inquiétudes sur la demande et la conjoncture économique peuvent néanmoins empêcher les prix d’aller trop haut.

Suite aux réductions de plusieurs pays producteurs ou exportateurs de pétrole, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une « importante pénurie de l’offre » de pétrole au 4e trimestre 2023. Selon l’AIE, l’offre extérieure à l’alliance OPEP+ (Etats-Unis, Brésil) a jusqu’à présent réussi à compenser ces réductions. L’Iran a également augmenté sa production à hauteur de 600 000 barils par jour, malgré les sanctions. Néanmoins, ces compensations pourraient être insuffisantes à partir du mois de septembre.

Parallèlement aux tensions sur l’offre, l’AIE a maintenu sa prévision d’un nouveau record de demande mondiale de pétrole. Cette tendance serait soutenue par la Chine, la pétrochimie et l’aviation et devrait se poursuivre en 2024. L’Opep a également estimé que la demande pourrait dépasser l’offre de brut de 3,3 millions de barils pour la première fois depuis 16 ans.

Les conséquences sur le prix du fioul

Le fioul est une énergie fossile, issu donc du pétrole brut qui est raffiné. De ce fait, son prix dépend en grande partie des évolutions du cours du pétrole. L’envolée des cours de l’or noir a donc des conséquences importantes sur le tarif du fioul actuel.

Le prix du fioul évoluait en baisse lors du premier semestre, passant de 1,37€ le litre (pour une commande de 1000 litres de fioul ordinaire) fin janvier à 1,09€ le litre début mai. Suivant le pétrole, le fioul est ensuite reparti à la hausse depuis début juillet, après plusieurs semaines de stabilité. Il a alors progressivement retrouvé son niveau de début d’année, jusqu’à désormais le dépasser.

Nos conseils pour réaliser des économies sur sa facture de fioul cet hiver

Le tarif du fioul devrait rester élevé jusqu’à la fin de l’année, sauf événement majeur qui inverserait la tendance actuelle. Dans ce contexte encore difficile, voici quelques conseils pour réaliser des économies et éviter une hausse plus importante :

  • Acheter du fioul à plusieurs : organiser une commande groupée de fioul avec vos voisins pour réaliser quelques économies sur votre achat de fioul (frais de livraison, prix au litre dégressif en fonction des volumes).
  • Réaliser votre entretien annuel de chaudière : une chaudière en bon état est plus performante. Selon l’ADEME, l’entretien régulier permet également de réduire de 8 à 12% la quantité de combustible. En réduisant votre consommation de fioul vous pourrez alors réaliser des économies sur votre facture de chauffage. En effet, vous aurez besoin de moins de fioul pour vous chauffer. Vous diminuerez également les risques de pannes et donc les dépenses liées à des dépannages en plein hiver.
  • Choisir du fioul supérieur : bien que son prix soit d’en moyenne 2 centimes par litre plus cher que le fioul ordinaire, il permet de réaliser des économies à long terme (meilleur rendement, réduction de la consommation de fioul).
  • Vérifier l’isolation de votre logement : réaliser des travaux d’amélioration thermique si vous le pouvez. En réduisant les déperditions énergétiques vous consommerez moins de fioul, tout en améliorant votre confort.

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