Baromètre mensuel évolution du prix du fioul mars 2022
Le prix du fioul s’est envolé en mars. Découvrez notre analyse mensuelle : prix du fioul, facteurs d’évolution, bilan du marché et du secteur.
Focus sur le prix du fioul en mars
Moyenne mensuelle du prix du fioul au mois de mars et évolution depuis un an
D’après la DGEC (Direction générale de l’Énergie et du Climat), la moyenne mensuelle du prix du fioul domestique s’établit à 1619 euros (1,619€/L) pour des livraisons de 2 000 à 4 999 litres en février, soit 435 euros de plus qu’en février et 764 euros de plus qu’il y a un an.
Evolution hebdomadaire de la moyenne nationale du prix du fioul au mois de mars sur FioulReduc :
Le mois de mars a commencé avec un prix du fioul en forte hausse puis le prix est reparti à la baisse en fin de mois.
DATE | PRIX POUR 1000L | Evolution par rapport à la semaine précédente |
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07/03/2022 | 1637€ | +416€ |
14/03/2022 | 1949€ | +312€ |
21/03/2022 | 1725€ | -224€ |
28/03/2022 | 1691€ | -34€ |
prix indicatif pour 1 000 litres de fioul ordinaire
Analyse mensuelle de l’évolution du prix du fioul
Le Brent (référence du pétrole en Europe) est passé de 99 dollars le baril en début mars à 112 dollars en fin de mois.
Les prix s’envolent suite à l’invasion de la Russie en Ukraine
Le prix du baril a grimpé en mars, dépassant les 120 dollars pour la première fois depuis août 2008 suite à l’entrée des troupes russes en Ukraine. La Russie souhaite que l’Ukraine devienne un pays neutre, sur le modèle de la Suède et de l’Autriche. De son côté le président ukrainien Zelensky s’est dit prêt à discuter d’un compromis sur le Donbass et la Crimée, territoires pro-russe. Le président ukrainien a cependant précisé que tout compromis au sujet de ces territoires devra être ratifié par les Ukrainiens par référendum et accompagné de garanties de sécurité.
Sanctions contre la Russie
Plusieurs sanctions ont été prises contre la Russie notamment contre des banques et des élites russes. Plusieurs banques russes ont été par ailleurs exclues du système international de transactions bancaires Swift, rendant le paiement des livraisons de pétrole et gaz russes ainsi que d’autres produits du pays plus difficile. De son côté Berlin a gelé le projet de gazoduc Nord Stream II, qui devait acheminer davantage de gaz russe en Allemagne.
De plus plusieurs sociétés se désengagent de leurs activités avec la Russie comme le géant pétrolier britannique BP, le géant britannique des hydrocarbures Shell ou encore la société américaine Exxon Mobil. Les investisseurs hésitent quant à eux à acheter du pétrole russe, pour éviter des sanctions ou d’entacher leur image. Certaines banques refusent par ailleurs de faire crédit pour ces achats et certains armateurs ne veulent plus transporter de pétrole russe.
Réflexions sur la dépendance des hydrocarbures russes
Si des sanctions ont été prises par l’Union européenne contre la Russie, l’Europe s’est pour l’instant refusée à décréter un embargo sur les importations russes. En effet l’Europe dépend à 40% du gaz naturel russe et 30% pour le pétrole. La Russie étant deuxième exportateur mondial de pétrole et premier exportateur mondial de gaz naturel, les extractions ne peuvent pas facilement être compensées par d’autres. Certains pays fortement dépendants du pétrole russe comme l’Allemagne se sont donc opposés à un embargo pétrolier de la part de l’UE. Néanmoins l’Allemagne souhaite réduire de moitié sa dépendance au pétrole russe d’ici l’été et ne plus importer de charbon russe d’ici l’automne. L’Allemagne s’est par exemple engagée à accélérer la construction de deux terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le cadre d’un accord énergétique de long-terme avec le Qatar.
Mi-mars les Etats-Unis moins dépendants du pétrole russe et n’important pas de gaz russe ont annoncé suspendre les importations de pétrole et d’autres produits énergétiques russes. La Grande-Bretagne a de son côté décidé de réduire progressivement ses importations de pétrole et de produits pétroliers russes afin de les réduire à néant d’ici la fin de l’année.
De plus le chef de l’État russe Vladimir Poutine a décidé que la Russie n’accepterait plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l’UE.
L’AIE libère 60 millions de barils de pétrole et l’OPEP+ n’augmente pas plus que prévu son offre de pétrole
Les pays producteurs de pétrole du groupe OPEP+ ont décidé de ne pas augmenter plus que prévu leur production en avril et en mai. De plus le groupe n’est déjà pas en mesure d’atteindre ses propres quotas de production dans plusieurs pays. Par ailleurs l’Arabie saoudite, membre de l’OPEP, a annoncé fin mars une réduction temporaire de sa production de pétrole dans l’une des installations du géant Aramco, touchée par une attaque des rebelles Houthis du Yémen voisin.
De son côté pour soulager le marché l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a annoncé que les pays membres allaient libérer 60 millions de barils de pétrole tirés de leurs réserves d’urgence, dont 30 millions de barils de pétrole provenant des Etats-Unis.
Augmentation des cas de Covid-19 en Chine, plusieurs villes se reconfinent
En raison de la flambée des cas de Covid-19 en Chine plusieurs villes du pays ont été placées en confinement, notamment près de Hong Kong. De plus de nombreuses usines sont à l’arrêt. La baisse de la croissance économique chinoise pourrait affecter la demande, la Chine étant le premier pays consommateur de pétrole. Le pays fait actuellement face à sa plus grave poussée épidémique depuis début 2020 et adopte une politique stricte de zéro Covid, ce qui pourrait conduire aux confinements dans d’autres villes. Cette situation a limité la hausse du prix du pétrole, soulageant un peu le marché.
Demande et activité du secteur en mars
Le volume de fioul domestique commandé sur FioulReduc est en moyenne de 778 litres en mars, soit 58 litres de moins que le mois précédent. Les délais de livraison sous 5 jours représentent près de 70% des commandes de fioul en février, comme en février. Les livraisons de fioul ont été fortement perturbées ce mois de mars. En effet les distributeurs ont connu des perturbations dues à la forte volatilité du prix et à l’importante demande.
Résumé : Le prix du fioul s’envole en mars en raison des tensions sur l’offre de pétrole marquées par l’invasion de la Russie en Ukraine.
Sources :
-Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC)
-Analyses FioulReduc à valeur indicative