Enquête : près de 40% des personnes chauffées au fioul intéressées par le biofioul
Entre le 8 avril et le 29 mai 2024 nous avons interrogé les utilisateurs de fioulreduc pour en savoir plus sur leur consommation de fioul et leur ressenti au sujet de l’avenir de leur chauffage comme le biofioul, alternative plus écologique au fioul classique. Découvrez les principaux résultats.
Les consommateurs de fioul sont-ils satisfaits de leur énergie de chauffage ?
Le prix des énergies a flambé ces dernières années en France, dont le prix du fioul domestique. Dans cette situation et avec les incitations du gouvernement à remplacer son chauffage au fioul par une énergie plus écologique, nous avons souhaité en savoir plus sur le ressenti des consommateurs de fioul sur l’avenir de leur chauffage.
Dans le cadre de notre enquête, plus de 95% ont répondu être satisfaits de leur chauffage au fioul domestique. En effet, à la question « Quel est votre niveau de satisfaction vis-à-vis de votre chauffage au fioul ? » presque la totalité des répondants a déclaré être très satisfait ou satisfait.
De plus, malgré les nombreuses incitations et aides pour changer d’énergie, près de 93% ont répondu vouloir garder cette énergie de chauffage, en majorité parce que leur équipement fonctionne toujours. La moitié des répondants estime par ailleurs que le coût du changement d’énergie est trop élevé. Enfin, une partie souhaite rester au fioul pour des raisons de confort. En effet, le fioul domestique est particulièrement apprécié car il offre un chauffage confortable et homogène. Or la plupart des foyers chauffés au fioul habite dans des logements de grandes surfaces, généralement des maisons en zone rurale.
Le biofioul est-elle une énergie d’avenir ?
Depuis juillet 2022 il est interdit d’installer un équipement de chauffage qui dépasse le seuil de 300 gCO2eq/kWh PCI (grammes d’équivalent CO2 par kilowattheure). La chaudière fioul 100% fossile dépasse ce seuil. Son installation est donc interdite. Tous les foyers sont concernés par cette interdiction, sauf rares exceptions. Il peut s’agir par exemple de l’absence de réseau de chaleur ou de gaz naturel existant. Le foyer doit alors justifier l’incapacité à passer à une autre énergie par une étude de faisabilité ou un audit énergétique réalisé par un professionnel habilité. Par ailleurs, se chauffer au fioul 100% fossile reste autorisé dans une chaudière toujours en état. Entretenir et réparer sa chaudière est également autorisé.
Le secteur a dû s’adapter à ces évolutions et a donc mis en place un fioul plus écologique, sous le seuil défini par le gouvernement : le biofioul F30. Cet écocombustible est composé de 30% d’esters méthyliques d’acides gras (EMAG) et de 70% de fioul domestique. Le biofioul F30 est commercialisé depuis fin 2022. Il respecte les normes fixées par l’Etat. Néanmoins, plus de la moitié des répondants à notre enquête a répondu ne pas connaître le biofioul (56,2%).
Suite à des explications sur cette alternative fournies dans l’enquête, un tiers n’envisage pas forcément de passer au biofioul. Néanmoins, ils souhaitent se renseigner davantage sur cet écocombustible.
Parmi ceux intéressés par cette énergie de chauffage, la majorité l’est pour réaliser des économies à long terme. En effet, se convertir au biofioul permet de renouveler son équipement de chauffage qui peut être ancien et abîmé. En installant une nouvelle chaudière biofioul ou un brûleur compatible à cette énergie, le rendement sera alors optimisé. La consommation sera donc moins importante. Enfin, 10% des personnes qui ont répondu à cette question envisagerait cette énergie pour des raisons environnementales.
Pour information le secteur prépare le biofioul F50, à 50% d’EMAG de colza et 50% de fioul domestique.
Quels sont les freins du passage au biofioul ?
Si le biofioul reste encore peu connu, des freins existent pour de nombreux foyers comme le prix du nettoyage de cuve. En effet, pour utiliser du biofioul il est fortement recommandé de faire nettoyer sa cuve. Cela permet d’enlever les sédiments présents au fond qui peuvent former des boues quand ils sont mélangés à l’eau. Ces boues peuvent alors encrasser la chaudière et boucher l’arrivée du fioul vers la chaudière. De plus, les bactéries se développent plus rapidement en présence d’huile végétale comme les EMAG de colza et peuvent se mélanger aux boues déjà présentes dans la cuve. Or, la croissance de ces bactéries augmente nettement les risques de problèmes de filtration.
Le manque d’informations sur le biofioul est également considéré par la plupart des répondants comme un frein.
De plus, le prix élevé de cette nouvelle énergie est également souligné. En effet, le biofioul F30 est en moyenne 15% plus cher que le fioul 100% fossile. De plus, malgré la part d’énergie renouvelable (30% d’EMAG de colza), le F30 ne bénéficie pas d’avantage fiscal. Pour information, le fioul en France est soumis à la TVA et à la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques). La filière prépare la mise sur le marché d’un biocombustible majoritairement renouvelable pour 2025. Avec 50% d’EMAG de colza, le secteur espère une défiscalisation de la partie bio de cette énergie. De plus, un bioliquide de chauffage 100 % renouvelable est ensuite prévu pour 2030.
Enfin, le manque de moyens pour passer au biofioul et surtout l’absence d’aides financières pour installer un brûleur ou une chaudière biofioul n’incitent pas à choisir cette alternative. Il est néanmoins possible d’obtenir des aides, uniquement dans le cadre d’un équipement hybride.
Enquête réalisée entre le 8 avril et le 29 mai 2024 par email, sur la base de 1 200 réponses.
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