Fioulomètre : évolution du prix du fioul semaine 7 au 13 mars 2022

Tweet

Fioulometre tendance prix du fioul semaine du 7 mars 2022 – Cliquez pour agrandir

Le prix du fioul bondit en raison des inquiétudes sur l’approvisionnement de gaz et de pétrole suite aux sanctions contre la Russie. Découvrez notre analyse hebdomadaire pour comprendre les facteurs d’évolution du prix et la tendance pour les prochains jours.

1. Le prix du fioul à ce jour

La moyenne nationale du prix du fioul est de 1637€ les 1 000 litres (1,637€/L) ce lundi 7 mars, soit 416 euros de plus que lundi dernier.

Quelques valeurs de l’évolution du prix du fioul :

Graphique du prix du fioul :

Graphique évolution du prix du fioul lundi 7 mars 2022 – Cliquez pour zoomer

Évolution du prix du fioul selon les régions ce lundi 7 mars 2022 :

2. Analyse de l’évolution du prix du fioul

Le baril de Brent est passé de 100 dollars le 28 février à presque 125 dollars ce début de semaine.

Les exportations de pétrole et de gaz russe impactées même si aucune sanction n’a encore été prise contre l’énergie

De nouvelles sanctions contre la Russie sont tombées notamment des restrictions d’accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux.

Plusieurs banques russes ont été exclues du système international de paiement Swift, ce qui rend le paiement des livraisons plus difficile. Pour l’instant deux gros établissements financiers très liés au secteur des hydrocarbures sont épargnés. Même si pour l’instant les exportations russes ne sont pas interdites les sanctions financières rendent impossibles de faire des achats de pétrole avec la Russie.

Washington a par ailleurs décidé d’interrompre les exportations vers la Russie d’équipements et de technologie nécessaires à l’industrie pétrolière.

Plusieurs sociétés se désengagent de leurs activités avec la Russie et les investisseurs hésitent à acheter du pétrole russe

Le géant pétrolier britannique BP a annoncé son désengagement de Rosneft, la plus grande société pétrolière russe. Le géant britannique des hydrocarbures Shell a annoncé aussi se séparer de ses parts dans plusieurs projets communs avec le groupe russe Gazprom en Russie. L’armateur français CMA CGM a annoncé la suspension des nouvelles commandes en provenance et à destination des ports russes. La société américaine Exxon Mobil a annoncé qu’elle allait se retirer de ses activités pétrolières et gazières en Russie, évaluées à plus de quatre milliards de dollars, et cesser tout nouvel investissement. Maersk, géant danois du transport maritime, a annoncé mardi la suspension des nouvelles commandes depuis et à destination des ports russes, hors denrées alimentaires, médicales et humanitaires. Par ailleurs le Premier ministre Justin Trudeau a annoncé lundi que le Canada allait interdire toute importation de pétrole brut russe.

De plus les producteurs russes ont du mal à vendre leur pétrole car les acheteurs hésitent à acheter du pétrole russe. Plusieurs entreprises occidentales ont en effet décidé de ne plus acheter de pétrole provenant de Russie et préfèrent trouver d’autres solutions pour éviter les sanctions ou d’entacher leur réputation. Certaines banques refusent par ailleurs de faire crédit pour ces achats et certains armateurs ne veulent plus transporter de pétrole russe.

Le numéro deux du secteur pétrolier russe Loukoïl a appelé jeudi à arrêter rapidement le conflit armé en Ukraine, prônant les négociations et les moyens diplomatiques, devenant la première grande société nationale à s’opposer à l’invasion du pays par Moscou.

La crainte de représailles russes sur les exportations de pétrole

Au-delà des sanctions les perturbations sur les exportations de Russie peuvent provenir du pays lui-même. En effet les investisseurs redoutent des ruptures d’approvisionnement par la Russie en réponse aux sanctions occidentales. Pour rappel la Russie est le deuxième plus grand exportateur de pétrole brut au monde et représente plus de 40% des importations annuelles de gaz naturel de l’Union européenne.

Le prix du pétrole et des matières premières battent des records

Les prix du pétrole continuaient leur flambée mercredi, le baril de Brent frôle les 120 dollars pour la première fois depuis août 2008. De son côté le gaz naturel et l’aluminium ont atteint des records historiques. Le West Texas Intermediate (WTI) coté à New York a quant à lui atteint un nouveau sommet plus vu depuis septembre 2008. Les deux références de l’or noir ont flambé d’environ 50% depuis le début de l’année. Le cours européen de référence du gaz naturel, le TTF néerlandais, a également flambé.

Les cours des matières premières s’embrasaient également. En 2021, la Russie était le troisième producteur d’aluminium au monde après la Chine et l’Inde et exporte une grande partie de sa production vers la Turquie, le Japon, la Chine, les États-Unis et l’Union européenne.

L’AIE annonce l’utilisation des réserves stratégiques de pétrole

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a annoncé mardi que ses pays membres allaient libérer 60 millions de barils de pétrole tirés de leurs réserves d’urgence pour stabiliser le marché, dont 30 millions de barils de pétrole provenant des Etats-Unis. Cependant cette annonce n’a pas freiné l’envolée des cours.

De plus les Etats-Unis et l’Europe examinent comment réduire les importations de pétrole en provenance de Russie, tout en minimisant l’impact de cette décision. Environ 8% des importations américaines de pétrole brut et de produits raffinés proviennent de Russie, dont 3% pour le pétrole brut seul. Les Européens sont cependant plus prudents. En effet certains pays comme l’Allemagne dépendent fortement du pétrole et du gaz russes.

L’OPEP+ maintient sa stratégie malgré l’envolée des prix provoquée par la guerre en Ukraine

Les pays producteurs de pétrole du groupe OPEP+ ont décidé mercredi de ne pas augmenter plus que prévu leur production en avril. Le groupe continue de croire que tout déséquilibre est temporaire et reste attentiste sur les négociations concernant le nucléaire iranien. De plus même si l’OPEP+ avait décidé d’augmenter davantage sa production le groupe n’est déjà pas en mesure d’atteindre ses propres quotas de production dans plusieurs pays, sauf si l’Arabie Saoudite décidait de combler le manque.

Négociations sur le nucléaire iranien toujours en cours : vers un accord ?

Des informations de presse ont fait état d’un accord imminent sur le nucléaire iranien, ce qui ajouterait des barils sur le marché. Les États-Unis ont estimé jeudi qu’un possible accord était proche mais pas encore acquis. Pour le marché du pétrole, un accord signifierait que les sanctions américaines seraient levées, permettant aux exportations iraniennes de compenser en partie le brut russe.

Le conflit en Europe de l’Est intervient au moment où les prix étaient déjà en train de s’envoler en raison de l’insuffisance de l’offre et d’une forte reprise de la demande dans le monde provoquée par la levée des restrictions contre le coronavirus dans de nombreux pays.

3. Météo de la semaine

Le temps sera globalement sec et froid cette semaine avec des nuits et des matinées fraiches mais des journées plus ensoleillées. Un important redoux se mettra en place par l’ouest dès mardi après-midi. La météo sera localement pluvieuse à partir du milieu de semaine.

Le #Moscou – Paris désigne un vent d'est qui vient directement de #Russie vers la France. Ce sera le cas la semaine prochaine, avec l'arrivée du #froid sec sur notre pays ? pic.twitter.com/nqe0HCPZqJ

— La Chaîne Météo (@lachainemeteo) March 4, 2022

A la semaine prochaine pour un nouveau point sur le prix et l’actualité du fioul !

Sources et détails :