Rénovation énergétique : MaPrimeRénov’ évolue à partir de 2024
Le dispositif MaPrimeRénov’ va connaître des changements majeurs en 2024. Ces modifications visent à accélérer les rénovations énergétiques de grande ampleur. Découvrez en plus sur ce qui est prévu pour ce dispositif qui sera réformé en deux piliers.
Objectif : accélérer la décarbonation du secteur du Bâtiment
Le gouvernement a dévoilé le 12 juin son plan ambitieux de décarbonation du secteur du bâtiment. En effet le parc immobilier français représente une part importante des émissions de C02. Améliorer le secteur immobilier est alors considéré comme essentiel pour atteindre les objectifs de neutralité carbone d’ici 2050. De ce fait, les rénovations énergétiques sont considérées comme un levier essentiel pour réduire l’empreinte environnementale de ce secteur.
Pour ce faire, une réforme approfondie du dispositif MaPrimeRénov’ est en cours et sera effective à partir de 2024. L’Etat prévoit une enveloppe supplémentaire de 300 millions d’euros. Ces changements ont pour but de mieux accompagner et inciter les ménages à réaliser d’importants travaux de rénovation énergétiques, notamment les plus modestes.
Concrètement, à partir de 2024 le dispositif MaPrimeRénov’ sera divisé en deux piliers. Le premier pilier est appelé « performance ». Il concerne les rénovations globales. Le second pilier, nommé « efficacité » est dédié aux changements de chaudières ainsi qu’aux petits bouquets de travaux.
Les détails précis sur les barèmes et l’enveloppe allouée à MaPrimeRénov’ en 2024 seront dévoilés dans les prochaines semaines. En effet cela est inclus dans le cadre des annonces sur le Projet de loi de finances 2024.
Le pilier « performance » pour la rénovation globale
Le pilier « performance » concerne les rénovations d’ampleur ou les rénovations globales dans les logements privés. Les rénovations considérées comme performantes selon la loi seront encouragées par des barèmes plus incitatifs. L’objectif de l’Etat est de doubler le nombre de rénovations d’ampleur d’habitat en 2024. En effet, actuellement de 90 000 le but est de passer à 200 000 rénovations.
Les barèmes seront rendus plus incitatifs. En effet, l’objectif est de s’approcher d’un reste à charge minimal pour les ménages les plus modestes s’engageant dans des rénovations d’ampleur.
Pour prétendre à ce dispositif un accompagnement sera obligatoire. Il s’agit du programme Mon Accompagnateur Rénov’. Il sera entièrement pris en charge pour les ménages très modestes. Pour les foyers qui ne peuvent pas bénéficier de la gratuité de la prestation, l’aide allant jusqu’à 1 200€ aujourd’hui passera à 2 000 euros. De plus, un nouveau programme CEE (certificats d’économies d’énergie) pour financer cette prestation d’accompagnement sera mis en place. Enfin, les collectivités territoriales pourront continuer de cofinancer ces prestations, afin de limiter voire de supprimer le reste à charge des foyers non éligibles à la prise en charge entière de l’accompagnement.
Le pilier « efficacité » : pour les changements de chaudière et les petits bouquets de travaux
Le deuxième pilier du dispositif MaPrimeRénov’ est appelé “efficacité”. Il permet de continuer à soutenir les changements de chaudière et les petits bouquets de travaux qui combinent isolation et équipement de chauffage décarboné. Cette prime est limitée à quelques opérations spécifiques.
L’objectif est d’inciter les foyers français à remplacer leur chaudière fioul par un équipement de chauffage plus durable, avec le recours à la chaleur renouvelable, à l’électricité, ou encore aux solutions hybrides. Cependant la ministre de la transition énergétique a rappelé qu’il est d’abord essentiel d’avoir un logement bien isolé avant d’installer un équipement comme une pompe à chaleur. De ce fait, pour obtenir l’aide réaliser un Diagnostic de Performance Energétique (DPE) sera obligatoire. Les « passoires énergétiques » ne pourront pas prétendre à ce pilier. En effet celles-ci pourront obtenir l’aide du dispositif MaPrimeRénov’ pour le remplacement de chaudière que dans le cadre d’une rénovation globale. Les ménages aux revenus « supérieurs » devraient aussi être exclus de ce pilier.