La RE2020 repoussée en janvier 2022 : quels changements pour les chaudières gaz ?
Déjà reportée, la nouvelle Réglementation Environnementale (RE2020) n’entrera finalement pas en vigueur le 1er juillet 2021. Le report est désormais prévu le 1er janvier 2022. Mais qu’est-ce que cela va changer ? Quel avenir pour le chauffage au gaz et pourquoi l’interdire ? Quelles alternatives à la chaudière gaz ? FioulReduc vous dit tout.
Interdiction des chaudière gaz : une entrée en vigueur finalement repoussée en 2022
Le gouvernement a décidé de repousser l’entrée en vigueur de la Réglementation environnementale 2020 (RE2020). Comme son nom l’indique, elle était initialement prévue en 2020, mais a finalement été repoussée une première fois à l’été 2021 et une deuxième fois au 1er janvier 2022, afin de laisser le temps aux professionnels du BTP d’appréhender les nouvelles normes.
Hormis un imprévu imposant un nouveau report, 2022 devrait donc signer la fin de l’installation des chaudières gaz en maison neuve. Tous les modèles de chaudières gaz sont concernés, y compris les chaudières à condensation. En effet, malgré le fait que ce soit une « chaudière à très haute performance énergétique », elle reste trop émettrice de gaz à effet de serre. Elle ne permet donc pas de respecter les nouvelles normes de la RE2020.
L’installation de chaudière à gaz, qui devait prend fin dans les nouveaux bâtiments collectifs, sera finalement autorisée provisoirement. Cela vous concerne si vous obtenez votre permis de construire avant fin 2023 et qu’une desserte en gaz a été délivrée.
Autre mesure qui n’était pas prévue initialement dans la RE2020 : favoriser la mixité des matériaux de construction. Les matériaux biosourcés comme le bois ou le chanvre devraient répondre à la norme. Tout comme le recours aux matériaux géosourcés, comme la pierre de taille ou la terre crue, qui sont fortement encouragés par la réglementation.
RE2020 : le gaz chassé des logements neufs
Pour les maisons individuelles
Pour l’instant, seules les maisons individuelles sont directement concernées. Celles-ci se verront fixer un seuil maximum de 4 kgCO2/m²/an. Cet impératif sera appliqué dès janvier 2022 et concernera tous les systèmes utilisant exclusivement du gaz. Barbara Pompili, Ministre de la Transition écologique, ajoute également qu’une maison chauffée au gaz consomme en moyenne 5 tonnes de CO2 alors que pour cette même maison aux normes RE2020 elle émettra moins de 0,5 tonne, soit 10 fois moins.
Pour les logements collectifs
En revanche, pour les logements collectifs, la fin des chaudières gaz se fera progressivement. Le seuil sera d’abord fixé à 14 kgCO2/an/m2 en 2022, laissant encore la possibilité d’installer une chaudière gaz à condition que le logement soit très bien isolé. Ensuite, à partir de 2024, ce seuil sera réduit à 6 kgCO2/m2/an, excluant tous les logements collectifs exclusivement chauffés au gaz. Il faudra alors se tourner vers des solutions moins énergivores telles que les pompes à chaleur.
Bon à savoir : L’utilisation du gaz restera possible mais seulement dans le cadre d’équipements hybrides. Cela concerne par exemple les pompes à chaleur hybrides utilisant un léger appoint de gaz en cas de grand froid.
Pourquoi interdire les chaudières gaz ?
Après la suppression annoncée des chaudières à fioul, le gouvernement s’attaque au chauffage gaz. En effet, le gaz est un combustible fossile car il est produit à partir de pétrole. Il émet donc une grande quantité de gaz à effet de serre lors de sa combustion. Le 24 novembre dernier, le Ministère de la Transition écologique a présenté la future réglementation thermique des bâtiments neufs, appelée RE2020. Cette nouvelle réglementation établit les normes des futures constructions. Des critères de plus en plus exigeants, afin de diminuer significativement les émissions de carbone, et ainsi diminuer la consommation d’énergie des bâtiments.
Parmi les mesures annoncées, l’interdiction des chaudières à gaz dans les logements neufs a soulevé beaucoup de questions voire l’indignation. Cette interdiction constitue un véritable tsunami dans le secteur du bâtiment car près de 20% des maisons neuves utilisent du gaz. Les professionnels vont devoir proposer de nouvelles alternatives afin de répondre aux normes de la RE2020 et ce dès janvier 2022.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), aucune nouvelle chaudière à combustible fossile ne devrait être commercialisée à partir de 2025, si le monde veut parvenir à l’objectif « zéro émission » d’ici 2050. Pour atteindre cet objectif, l’installation de chaudières gaz dans les logements existants pourraient être interdits à partir de 2025. Ce projet n’est que l’un des 400 prévus pour lutter contre le réchauffement climatique. L’AIE prévoit également que toutes chaudières existantes devront être remplacées au cours de ces huit prochaines années par une énergie plus renouvelable.
Quelles alternatives à la chaudière gaz pour un logement neuf ?
Avec un chauffage au gaz bientôt interdit, les professionnels du bâtiment doivent trouver d’autres alternatives de chauffage. Heureusement, il en existe plusieurs.
Chaudière à granulés de bois
Le chauffage au bois revient à la mode en France. Les ventes d’appareils à granulés de bois ne cessent d’augmenter chaque année. Les raisons ? Les chaudières bois sont fortement subventionnées par les aides de l’Etat. Elles permettent de combler une partie du coût de l’équipement et de l’installation. En plus d’être l’énergie la moins chère du marché, les chaudières bois permettent de réaliser des économies jusqu’à 30%.
Pompe à chaleur
Favorisez les modèles air-eau, qui puisent directement la chaleur dans l’environnement, c’est-à-dire l’air. La PAC présente un atout non négligeable : elle consomme peu d’électricité lorsque le logement est bien isolé ou dans les régions peu exposées au grand froid. Sa faible consommation d’énergie vous permettra de réduire considérablement votre budget énergie. Votre facture de chauffage peut être divisée par 3 à 4, intéressant non ? Les pompes à chaleur géothermiques (sol) sont également performantes mais plus chères.
Chaudière biofioul
Les chaudières de type fioul 100% fossile ne seront plus autorisées en 2022. En effet, le fioul génère 0,274 kg CO²/kg alors que le nouveau seuil prévu serait de 0,250 kg CO2/kWh. En revanche, le biofioul, l’alternative écologique au fioul pourrait encore avoir une place sur le marché. La combustion d’un biofioul intégrant 30% d’extrait de colza, comme celui que les fabricants souhaitent mettre sur le marché dès 2022, émettrait 15% de CO2 en moins. Cette nouvelle énergie pourrait donc respecter les nouveaux seuils prévus. Les chaudières biofioul représentent donc une alternative intéressante à la chaudière gaz. Celles-ci ne sont cependant pas encore sur le marché.