Prix du fioul au plus bas : le pétrole continuera t-il de chuter ?
Le pétrole évolue autour de 50 dollars le baril cette année alors qu’il évoluait à plus de 100 dollars en 2014. Pourquoi le prix du pétrole ne cesse de chuter et la situation va-t-elle durer ?
Une offre en surabondance par rapport à la demande
Le cours du pétrole est en chute depuis plus d’un an, principalement en raison d’une surabondance de l’offre par rapport à une demande en berne. En effet, les pays exportateurs de pétrole continuent à produire d’importantes quantités de pétrole, malgré la faible croissance économique mondiale. De plus, les exportations de pétrole de schiste aux États-Unis, autorisées depuis juin 2014, ont accentué considérablement l’offre.
Du côté de la demande, la croissance des États-Unis, de la Chine ainsi que des pays de l’Union européenne est largement en retrait par rapport aux prévisions des analystes. La croissance de la Chine, deuxième pays consommateur de pétrole, est particulièrement ralentie. Une faible croissance est synonyme de faible consommation de pétrole et donc d’une demande moins soutenue qui entraîne une baisse de prix du pétrole.
Selon les analystes le pétrole, actuellement sous la barre des 50 dollars, pourrait rester bon marché pendant encore une bonne période, car l’offre demeure abondante et la croissance mondiale faible.
L’OPEP ne souhaite pas revoir à la baisse sa production de pétrole
A l’issue de deux réunions, l’OPEP a confirmé sa volonté de maintenir sa production de pétrole, malgré une offre mondiale en surabondance. Par ailleurs, l’OPEP produit actuellement plus que son quota habituel de 30 millions de barils par jour.
Du côté des États-Unis, les stocks de pétrole augmentent malgré la fermeture de puits de pétrole en activité. L’offre devrait par ailleurs se renforcer ; en effet, l’administration américaine a donné son accord à la compagnie pétrolière Shell de reprendre ses activités de forage dans l’océan Arctique.
Accord sur le nucléaire iranien : quelles conséquences sur les prix ?
L’accord sur le nucléaire iranien signé le 14 juillet à Vienne entre l’Iran et le groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) survient après 21 mois de négociations. En échange d’une levée des sanctions internationales contre Téhéran, l’Iran s’engage à garantir que le programme nucléaire iranien n’aura pas de débouchés militaires.
L’Iran peut alors reprendre ses activités d’exportation de pétrole. Suite aux sanctions, la production de pétrole du pays était passée de 2,2 millions de barils par jour il y a trois ans à 1,2 million aujourd’hui. L’Iran prévoit d’augmenter de 500 000 barils par jour sa production dès la levée des sanctions en début 2016 et d’un million de barils par jour dans les six mois qui suivent. Cette reprise de production accentuera l’offre de pétrole mondiale déjà surabondante.
Dans ce contexte, le prix du fioul devrait rester bas pour toute cette année 2015, sauf en cas d’événement majeur. L’OPEP prévoit un prix moyen de 55 dollars le baril pour 2016 alors qu’il est actuellement à moins de 50 dollars et l’Agence internationale de l’énergie prédit un rééquilibrage du marché autour de 80 dollars, mais pas avant 2020. Si ces prévisions s’avèrent exactes, le prix du fioul devrait être contenu dans les prochaines années. Une très bonne nouvelle pour tous les Français équipés d’un chauffage au fioul.